Gérard Akoun
Quand l’opération « Piliers de défense » a commencé, les média français ont
considéré, à quelques exceptions prés, qu’Israël avait, comme tout autre pays,
le droit de se défendre contre ces roquettes qui tombaient jour après jour sur
son territoire. L’agresseur était clairement désigné, c’était le Hamas. Dans la
mesure où il affirme gouverner Gaza, il est responsable de la reprise du conflit qui en réalité, n’avait
jamais vraiment cessé. Des roquettes continuaient à tomber sur le Sud du pays
mais en nombre limité. Les dirigeants du
Hamas savaient pertinemment qu’en
déclenchant ce pilonnage intensif, ils se heurteraient à de sévères
représailles israéliennes et compte tenu du déséquilibre des forces, ce
seraient les civils gazaouites qui en seraient les principales victimes.
Ont-ils été obligés d’assumer ce réchauffement du conflit sous la pression du Djihad
islamique, dont on connait les liens avec l’Iran ? C'est très possible : cet
affrontement profite, principalement, à
l’Iran et à la Syrie, le nucléaire iranien comme les massacres en Syrie ne sont
plus à la une des médias et il n’était pas dans l’intérêt du Hamas de voir
partir en fumée, dans les décombres
provoquées par les frappes israéliennes,
les centaines de millions de dollars distribués par l’Emir du Qatar.
Mais, très vite, il aura suffi qu’il y
ait plus de victimes palestiniennes que de victimes israéliennes pour que nos
médias nationaux retrouvent leur tropisme pro palestinien, leur aversion
vis-à-vis d’un Israël fort, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Cette
comptabilité des victimes - qui n’est prise en compte que dans le cadre du
conflit israélo arabe -, comme seul critère du degré d’évaluation des
responsabilités, est détestable. On peut faire beaucoup de reproches à Israël,
mais on ne peut lui reprocher de protéger sa population, de faire en sorte que
les centaines de roquettes qui tombent
tous les jours sur son territoire, et qui visent des populations civiles,
fassent le moins de victimes possibles. En fermant les écoles dans les villes
du Sud soumises à des bombardements incessants on a évité un carnage quand une
école à Ashkelon a été détruite entièrement par un missile Fajr de fabrication
iranienne.
Fallait il que le nombre de victimes soit à peu prés identique pour que nos médias prennent aussi en compte, comme pour les Palestiniens, les traumatismes provoqués chez les Israéliens ? Les habitants de Gaza souffrent, personne ne peut le nier, ils font la une des journaux télévisés, mais le fait de le savoir les console t-il des pertes qu’ils subissent, d’autant que les terroristes les amplifient en n’hésitant pas à installer leurs lance roquettes dans les écoles, dans les habitations. Le sort des civils n’est pas leur souci principal. Comment pourrait il l’être, quand leur bras armé, les brigades Al Qassam, déclare dans des vidéos à l’intention des soldats israéliens « nous aimons plus la mort que vous n’aimez la vie ». Les journalistes français, comme tous ceux qui couvrent ce conflit, possèdent toutes ces données, ils ne les utilisent pas. L’information qu’ils fournissent au public est biaisée.
Fallait il que le nombre de victimes soit à peu prés identique pour que nos médias prennent aussi en compte, comme pour les Palestiniens, les traumatismes provoqués chez les Israéliens ? Les habitants de Gaza souffrent, personne ne peut le nier, ils font la une des journaux télévisés, mais le fait de le savoir les console t-il des pertes qu’ils subissent, d’autant que les terroristes les amplifient en n’hésitant pas à installer leurs lance roquettes dans les écoles, dans les habitations. Le sort des civils n’est pas leur souci principal. Comment pourrait il l’être, quand leur bras armé, les brigades Al Qassam, déclare dans des vidéos à l’intention des soldats israéliens « nous aimons plus la mort que vous n’aimez la vie ». Les journalistes français, comme tous ceux qui couvrent ce conflit, possèdent toutes ces données, ils ne les utilisent pas. L’information qu’ils fournissent au public est biaisée.
Un attentat a eu lieu à Tel Aviv,
mais un cessez le feu de vingt quatre
heures a été conclu, au Caire, entre le Hamas et Israël, sous les auspices du président
Egyptien Mohamed Morsi et de la Secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton. Des discussions vont se
poursuivre pour aboutir, il faut l’espérer, à une trêve de longue durée. Les
conditions de l’accord sont les suivantes : Israël devra cesser les éliminations ciblées, et les
incursions à Gaza mais le blocus de Gaza ne sera pas allégé dans un premier
temps. Le Hamas et le Djihad islamique s’engagent à arrêter les tirs de
roquettes. Les Israéliens ont évité une intervention terrestre couteuse en hommes et qui aurait été
désastreuse pour leur image, car les bavures n’auraient pas manqué. Les Palestiniens
ont sans doute épuisé une bonne partie de
leur stock de roquettes et se sont rendu compte qu’ils ne disposaient
pas d’un soutien réel de l’Egypte. Tous deux avaient donc intérêt à conclure ce
cessez le feu.
Aujourd’hui, on semble avoir évité le pire,
mais impossible de savoir de quoi sera fait demain. Les affrontements ont duré huit jours, ils ont fourni la preuve
que le statu quo est mortifère, les Palestiniens sont de mieux en mieux armés,
on est passé des Kassams dont la portée était d’une quinzaine de kilomètres et
la charge en explosifs de un à trois kilos, aux Fajr-5 dont la portée dépasse
les soixante quinze kilomètres et la charge emportée les cent kilos
d’explosifs. Israël peut encore obliger ses adversaires à accepter un cessez le
feu, mais jamais rien de définitif, l’opération «Plomb durci » a débuté fin 2008 et un calme relatif n’aura
duré que quatre ans. Il est temps que Palestiniens et Israéliens admettent
qu’ils sont condamnés à cohabiter sur la même Terre, et qu’ils négocient un
compromis douloureux mais nécessaire.
Gérard Akoun,
Judaïques FM, le 22 novembre 2012