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18 novembre 2012

Cette galaxie islamo-djihadiste qui menace Israël



Plusieurs factions gazaouies sponsorisées par des pays musulmans rivalisent dans l'escalade militaire contre Israël.

• Le Hamas
Issu de la confrérie des Frères musulmans, le parti gère la bande de Gaza depuis qu'il en a ravi le contrôle par la force, en 2007, à l'Autorité palestinienne. Ces derniers mois, l'Iran lui a coupé son aide financière (500 millions de dollars versés chaque année) en riposte aux critiques des dirigeants du Hamas en exil à Damas, opposés à la répression des opposants menée par Bachar el-Assad. Pour boucler ses fins de mois, il doit désormais se retourner vers ses sponsors égyptien et surtout qatarien. Mais depuis la dernière opération israélienne à Gaza, en janvier 2009, sa branche militaire a largement renouvelé ses stocks. Grâce à l'Iran, la portée et la sophistication des missiles du Hamas se sont considérablement renforcées au point d'atteindre désormais Tel-Aviv. Outre des roquettes Katioucha, l'arsenal du Hamas compte des missiles Grad et Fajr, ainsi que la version irano-chinoise de la Katioucha (à plus longue portée). Pour se préparer à une guerre souterraine, comme celle que mena le Hezbollah à Tsahal en 2006 au Liban, ses unités combattantes ont été équipées d'un système de communication sophistiqué et leurs missiles d'un système de guidage fourni par l'Iran. Le Hamas dispose également de cadres formés aux engins explosifs improvisés, qui provoquent de lourds dégâts contre des convois militaires. Avant sa rupture avec Téhéran et Damas, le Hamas envoyait chaque année en formation des dizaines, voire des centaines, d'activistes en Syrie et en Iran. Ses combattants suivraient également des instructions au Soudan, pays que Tsahal visa à plusieurs reprises, ces dernières années. Fin 2011, les renseignements nigérians interceptèrent treize conteneurs d'armes iraniennes destinées au Hamas, camouflées en matériaux de construction. Les pièces détachées de missiles sont acheminées à Gaza via les tunnels de contrebande qui s'ouvrent sur le Sinaï égyptien.

• Le Djihad islamique
C'est lui qui a revendiqué le tir de missiles Fajr 5 de fabrication iranienne qui, pour la première fois jeudi, a atteint Tel-Aviv. Le Djihad est la formation palestinienne la plus proche de l'Iran, mais sa capacité de nuisance est beaucoup plus faible que celle du Hamas. Il n'a rompu ni avec l'Iran ni avec la Syrie. Sévèrement touché par les sanctions internationales, Téhéran lui a toutefois restreint son aide financière depuis 2009. Il n'a plus revendiqué d'attentat contre Israël depuis 2008, concentrant ses efforts sur des tirs de roquettes contre l'État hébreu. Ce qui contraignit le Hamas à agir contre lui, entraînant ces derniers mois une nette détérioration de leurs relations. Poussé par Téhéran et Damas, le Djihad compte profiter de la crise pour durcir sa posture face au Hamas, afin d'apparaître comme le fer de lance de la guerre contre «l'ennemi israélien».

• La mouvance djihadiste
Elle a prospéré après la lutte fratricide à laquelle se sont livrés le Hamas et l'Autorité palestinienne, après 2007. Une demi-douzaine de groupuscules (Armée de l'islam, Compagnons d'Allah) rassemble quelques centaines de membres. Ils recrutent à partir des déçus du Hamas, devenu gestionnaire de la bande de Gaza, et marginalement auprès d'étrangers qui y pénètrent, via les tunnels. Ces groupes se réclament d'al-Qaida, mais aucun d'entre eux n'a encore été adoubé par son chef, Ayman al-Zawahiri. Ils auraient acquis des roquettes parvenues à Gaza après les razzias effectuées dans les stocks de Kadhafi, l'an dernier, après sa chute. Ils reprochent au Hamas de les freiner dans leurs tirs contre Israël. L'Iran est accusé d'avoir profité du relâchement de la surveillance de l'armée égyptienne sur le Sinaï pour y aider des groupes djihadistes ayant des relais dans certains camps de réfugiés de la bande de Gaza.

Georges Malbrunot,
Blog du "Figaro", 16 novembre 2012