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19 février 2017

Comment lutter contre la radicalisation ? Karim Ifrak sera mon invité le 26 février

Karim Ifrak

Notre sujet de dimanche prochain sera d'une actualité brûlante, après la vague d'attentats que nous avons connus en France depuis deux ans - et dans le monde entier, depuis le 11 septembre et même un peu avant : j'ai en effet intitulé cette émission "Comment lutter contre la radicalisation ?". Et ce sera  un plaisir pour moi que d'accueillir un invité parfaitement qualifié pour en parler, Karim Ifrak. Karim Ifrak a un profil très riche, puisqu'il est à la fois un chercheur et un homme d'action. Né au Maroc, il a fait ses études supérieures en France, à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes, dans deux domaines complémentaires et où on manque de référents, l'Islamologie et l'Histoire de la pensée. Il est de culture musulmane, mais pas un acteur du religieux. Chercheur au CNRS, islamologue, sa lecture du Coran est celle d'un expert, d'un technicien en quelque sorte, capable d'apporter une lecture scientifique et non mystique des textes. Il est donc parfaitement au courant des lectures et manipulations faites par les courants dits de l'islam radical. Mais il est aussi un homme d'action, courageux et avec un agenda très clair : il participe, en France et ailleurs à des colloques, des réunions d'experts, des rencontres interreligieuses où de plus en plus d'intellectuels explorent toutes les pistes possibles pour lutter contre la radicalisation, cette radicalisation porteuse de haine et qui, trop souvent, précède les meurtres terroristes.

Parmi les questions que je poserai à Karim Ifrak :

-        Il y a quelques décennies, quand on parlait du terrorisme on pensait à l'extrême gauche, à Action Directe, aux Brigades Rouges en Italie : pensez-vous que la radicalisation des jeunes ayant conduit à des attentats au nom de l'Etat Islamique est analogue à celle du passé ? Est-ce qu'on ne peut pas parler, aussi, d'un processus de radicalisation avancé, bien au delà de la minorité musulmane, vu la violence qui s'exprime dans des manifestations ou sur les réseaux sociaux ?
-        Vous connaissez l'opposition entre les théories d'Olivier Roy et de Gilles Kepel à propos du processus de radicalisation menant au terrorisme islamiste ; le premier dit que le phénomène dhihadiste n'est pas la conséquence d'une « radicalisation de l’islam », mais d'une « islamisation de la radicalité »; le second pense au contraire qu'il faut voir en face une idéologie salafiste, qui a sa dynamique propre et qui n'est pas née dans nos pays : qu'en pensez-vous ?  
-        On lit dans la presse, à propos de la radicalisation islamiste, des références fréquentes à des mouvances ou des tendances plus ou moins structurées et qui ne sont pas identiques : les salafistes ; le intégristes ou wahabbistes ; et les Frères Musulmans. On montre maintenant du doigt deux pays, l'Arabie Saoudite et le Qatar. Ont-ils le même agenda ? Et qui sont potentiellement les pires ?
-        Il est courant de lire ceci à propos des discours de l'islamisme radical : certes ils s'appuient sur une lecture littéraliste de certains versets du Coran, comme le font les Salafistes ; mais il serait possible de la contrer par une démarche pédagogique ; il y a eu aussi un prêche contre la violence lu dans toutes les Mosquées de France après les attentats de novembre 2015 : tout ceci est-il suffisant ?
-        Le psychanalyste Fethi  Benslama pense qu'assimiler la radicalisation à un phénomène sectaire est beaucoup trop réducteur : pour lui, il y a toute une dimension psychologique dont il propose plusieurs clés : les failles identitaires ; un idéal blessé ; l'angoisse de vivre dans un monde sécularisé. Comment faire pour combattre ces traumatismes qui relèvent de l'aliénation mentale ?

C'est bien sûr un sujet qui mérite plus que mes 24 minutes d'émission, et nous ne pourrons en faire qu'une introduction : mais cet invité est passionnant, et j'espère que vous serez très nombreux à nous suivre !

J.C