Le Patriarche Theophilos III se rendant au Noël orthodoxe, Bethléem, 6 janvier 2018
C’est une émission bien
particulière que je vous proposerai dimanche prochain, car pour la première
fois je recevrai dans ma série un ecclésiastique, le Père Alexander Winogradsky Frenkel. Alexander Winogradsky
Frenkel appartient au Patriarcat orthodoxe de Jérusalem, où il vit même s’il fait
de longs séjours en France et en Europe. Il parle parfaitement le français,
mais aussi l’hébreu et plusieurs langues slaves. Il nous expliquera plus
précisément quelles sont ses responsabilités dans la ville sainte mais aussi
dans la société israélienne, responsabilités qui vont largement au-delà de
celles d’un Père de l’Église. Il est engagé depuis longtemps dans le dialogue
judéo-chrétien, un dialogue difficile au Moyen-Orient car les Églises – et en
particulier celle à laquelle il appartient, la « Grecque orthodoxe » -
doivent composer politiquement avec les gouvernements et les peuples du monde
arabe, où vivent encore des minorités chrétiennes ; et cela dans une
relation traditionnellement de soumission. Or, son Patriarcat est situé à
Jérusalem, capitale d’Israël et ville réunifiée depuis 50 ans. Ce fait n’est
pas accepté, ni par les voisins d’Israël, ni par la communauté internationale,
et le transfert décidé par les États-Unis de leur Ambassade a provoqué une onde
de choc dont nous parlerons, naturellement. Je dois dire enfin que nous sommes
tous les deux des « bloggeurs » sur l’édition française du
« Times of Israël » ; les articles qu’il écrit sur ces sujets
sont très riches d’enseignements, et j’y ai trouvé naturellement la matière
pour cette interview.
Parmi les questions que je poserai
au Père Alexander Winogradsky Frenkel :
-
Quelle est votre origine ? Depuis combien
de temps vivez-vous en Israël ? Et comment s’explique votre passion pour ce
dialogue judéo-chrétien ?
-
Depuis quand existe l’Église de Jérusalem ?
Pourquoi dit-on qu’elle est grecque, est-elle grecque par sa langue ?
Est-ce que vous dépendez d’une hiérarchie extérieure, comme les Catholiques
reconnaissent l’autorité du Pape ?
-
Le contexte est difficile pour le dialogue judéo-chrétien
dans la région. Au moment de Vatican II, les Églises d’Orient ont refusé la
réconciliation avec les Juifs décidée par les Catholiques ; il y a aussi
un antisémitisme viscéral, exprimé par les responsables de ces Églises. Comment
expliquer ce que vous appelez dans un article « l’altérité totale à
l’existence légale d’un État juif et israélien » ?
-
Dans un très long article publié le 20 novembre
dernier sur votre blog du « Times of Israël », vous évoquez une
affaire qui est venue empoisonner les relations entre le Patriarcat de
Jérusalem et les autorités israéliennes : il s’agit de la vente de deux
hôtels situés près de la Porte de Jaffa. La Cour de justice de Jérusalem a
débouté les plaignants de votre Église : est-ce que la crainte d’une
expropriation progressive existe, ou est-elle entretenue côté arabe ?
-
Nous avons vécu une campagne internationale en
réaction à la décision du Président Trump de reconnaitre Jérusalem comme
capitale d’Israël. Vous avez des contacts avec les populations et avec les
responsables religieux de votre Église : comment expliquez-vous la
virulence des réactions chrétiennes qui s’alignent tout à fait sur la position
palestinienne, mais aussi plus largement arabe et musulmane ?
-
Que penser des luttes d’influence avec l’Église
sœur de Russie, par rapport à l’agenda de Valdimir Poutine, victorieux en Syrie
et vu par les chrétiens d’Orient comme un sauveur qui les a préservés du Daech ?
Les radios de la fréquence juive de Paris évoquent
largement l’actualité israélienne, et ce n’est pas, vous le savez, le sujet dominant
dans ma série. Mais j’ai pensé utile, vu l’actualité autour de Jérusalem, de vous
présenter cette interview : soyez nombreux à l’écoute !
J.C