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30 septembre 2013

Une Université d'été pour apprendre à faire la paix : Anne-Marie Revcolevschi sera mon invitée le 6 octobre

Anne-Marie Revcolevschi

Quelques mots d'introduction pour vous présenter une émission qui vous paraitra un peu "décalée" par rapport aux informations. Comme vous avez du vous en rendre compte, cela fait longtemps que l'actualité du monde musulman se confond quasiment avec l'actualité tout court, et c'est plus que jamais le cas aujourd'hui, alors que le terrorisme djihadiste vient de frapper au Kenya, et alors que l'on est passé très près d'une guerre à cause de la Syrie. De tous ces sujets, nous reparlerons bien sûr, et avec les meilleurs spécialistes je l'espère. Mais vous savez que ma série a deux spécificités, d'abord prendre du recul par rapport à l'actualité ; et ensuite essayer de vous redonner un minimum d'espérance, en refusant la logique d'un "choc de civilisations" que souhaitent les extrémistes de tous les camps. C'est pourquoi je serai particulièrement heureux de recevoir Anne-Marie Revcolevschi. C'est la présidente et l'initiatrice du "Projet Aladin" qui justement, travaille depuis ces dernières années pour le rapprochement des cœurs et des esprits. Quelques mots de rappel : Le Projet Aladin est un programme culturel et éducatif qui vise à mettre à la disposition de tous - grâce à l'Internet - des informations historiques et culturelles, fiables et accessibles, portant sur les enjeux fondamentaux liés aux relations judéo-musulmanes. Au premier plan de ces enjeux, il y avait bien sûr la connaissance de la Shoah, au mieux ignorée, au pire niée, parce que l'ombre portée du conflit israélo-arabe a rendu possible le succès effroyable du négationnisme dans ces pays. De cela, nous avions déjà parlé en février 2010 avec un invité prestigieux, M° Serge Klarsfeld, qui revenait d'une tournée de conférences pour Aladin, l'ayant mené de Tunis à Bagdad en passant par le Caire. Mais au delà de la lutte contre le négationnisme, le projet Aladin cherche à établir un trait d'union entre les cultures, à faire se rencontrer des universitaires, des jeunes, à les faire dialoguer et justement ont été organisées ses premières universités d'été cette année. Cinquante-quatre étudiants américains, français, allemands, iraniens, israéliens, marocains, palestiniens, jordaniens, tunisiens, algériens, sénégalais, syriens et turcs ont été réunis en Turquie, alors la plus grande partie de cette émission va vous permettre de parler de cette expérience unique.


Parmi les questions que je poserai à Anne-Marie Revcolevschi :

-        A propos de ce combat contre le négationnisme, Richard Prasquier avait dit : "Le négationnisme d’aujourd’hui a plusieurs variantes. Version hypocritement universaliste : ce sont les crimes contre les civils qu’il faut dénoncer tous ensemble, la Shoah en fait partie, comme d’autres. Ou bien : les Palestiniens subissent un génocide au moins comparable à la Shoah. Ou bien encore : ce sont les Sionistes qui sont responsables de la Shoah qui leur a permis de voler leur terre aux Arabes. Et enfin, le pire, ou le plus franc, oui la Shoah a existé, elle était méritée, mais les nazis n’ont malheureusement pas fini leur travail". Parmi ces discours, infects mais qui pullulent sur Internet, quel est celui qui a le plus de succès dans le monde arabe ?
-         La Géopolitique de ces pays est troublée, et j'imagine qu'il est difficile d'établir des programmes lorsqu'il y a des révolutions, ou des risques de guerre civile : quel a été l'impact du "printemps arabe", est-ce que vous avez cessé vos partenariats avec la Tunisie ? Par rapport à la Turquie, où s'est déroulée l'Université d'été dont nous allons parler, que dire de vos partenaires alors que le Premier Ministre n'a pas hésité à dénoncer les Juifs au moment des grandes manifestations à Istanbul cet été : reste-t-il des Politiques qui vous soutiennent ?
-        Les étudiants ont été répartis en groupes de travail, devant chacun préparer un projet de recherche, tous sur la thématique, de l'origine des conflits et des génocides, et du modèle européen de l'après-guerre pour réaliser la réconciliation des peuples : en pratique comment ont-été constitués les groupes ? Il y avait sans doutes un mélange volontaire de juifs et de musulmans, est-ce que c'était paritaire ? Il y avait aussi des étudiants iraniens : ont-ils accepté de travailler avec des Israéliens ?
-        L'objectif de ces Universités est de créer un réseau d'échanges culturels œuvrant pour la paix, à partir de ces jeunes qui organiseront de nouvelles conférences : mais on pourrait vous objecter que, à notre époque si troublée, on voit des jeunes terroristes islamistes recruter très facilement, avec les réseaux sociaux, par une propagande grossière, haineuse, ou avec des pseudo fatwas diffusées sur Internet : est-ce que fondamentalement, avec le retour du religieux, on ne doit pas plutôt travailler sur ce terrain là, que miser sur les élites ?

Des questions de fond, donc, éloignées des "unes" des journaux mais que l'on ne pas ignorer : soyez nombreux à l'écoute !

J.C