Mahmoud Abbas
dont la popularité s’effrite régulièrement au profit de son grand rival
le Hamas, vient de réussir un joli coup médiatique en faisant admettre la
Palestine comme membre observateur de l’ONU.
Ce strapontin
qu’il obtenu grâce à sa majorité automatique dans l’organisation internationale
et au soutien de plusieurs pays européens dont la France - la République
Tchèque étant la seule de l’Union européenne à voter contre -, ne
changera pas grand-chose à la situation à Gaza ou en Cisjordanie, mais son
importance psychologique et politique est indéniable. Sans compter que les
Palestiniens pourront désormais et ils ne s’en feront certainement pas
faute, traduire devant le Tribunal International tel ou tel dirigeant
israélien pour crimes de guerre ou même crimes contre l’Humanité.
En réponse à
cette action unilatérale que ne prévoyait pas les accords d’Oslo qui,
jusqu’à nouvel ordre, régissent les relations entre Israël et les Palestiniens,
Netanyahou a cru bon d’annoncer la construction de trois mille logements
dans la banlieue de Jérusalem et en Cisjordanie, provoquant la
colère immédiate des États-Unis et surtout de l’Europe, où plusieurs pays
dont la France ont convoqué l’ambassadeur de l’état hébreu pour
lui remonter les bretelles.
Si l’on
peut mettre en doute l’opportunité pour le gouvernement israélien
d’annoncer un tel projet, qui dans les meilleures conditions ne verra pas
le jour avant longtemps, on doit cependant remarquer que face à
l’unanimité des états arabes et de leurs amis pour condamner régulièrement
Israël à tout propos pour n’importe quoi, les Européens font
preuve d’une méconnaissance absolue des problèmes qui agitent le Moyen-Orient. Ils
ne peuvent ignorer qu’une immense majorité d’Israéliens souhaitent la paix,
mais n’est pas assurée de la sincérité de l’OLP et encore moins du
Hamas, dont l’objectif proclamé est la destruction pure et simple de « l‘entité
sioniste« .
Pourquoi
cette précipitation à reconnaitre un état bicéphale, dont une des
composantes se réclame d’une guerre totale jusqu’à la victoire finale ? Pour
qui la France a-t-elle voté au juste à l’ONU ? Pour le Hamas, afin qu’il
continue à se faire surarmer par l’Iran, à envoyer des missiles sur le
territoire israélien et qu’il s’empare de la Cisjordanie comme il s’est
emparé de Gaza ? Nos dirigeants ne voient-ils pas qu’en votant cette
reconnaissance prématurée de la Palestine avant tout accord avec
Israël qui joue sa survie dans cette aventure, ils éloignent les
perspectives de paix en renforçant les extrémistes des deux camps ?
Le Hamas crie victoire et voit dans cette admission à l’ONU
la justification de sa lutte armée. Les Israéliens qui vont voter
le mois prochain risquent bien d’envoyer à la Knesset une majorité encore
plus droitière.
Est-ce bien
cela que souhaite notre Quai d’Orsay ?
Dans un
article récent, Benny Grossman affirmait que les Palestiniens étaient
soucieux avant tout de retrouver leur dignité.
Une
revendication légitime mais qui pour être satisfaite a plus besoin de
dialogue et de respect mutuel, que de lance- roquettes, de culture
de la haine, de ripostes et de contre ripostes.
Au lieu
d’attiser les flammes, les amis des Palestiniens feraient bien de s’en convaincre.
Si la
proclamation de l’état palestinien avait été faite dans une ambiance d’accord
et de bon voisinage et pas dans la confrontation comme le confirme le
discours de Mahmoud Abbas à l‘ONU, gageons qu’Israël aurait été le premier à le
reconnaitre, et qu’un pas important aurait été fait vers la paix.
Dommage !
André Nahum,
Judaïques FM,
le 5 décembre 2012
Nota :
Ce titre de mon ami André n'a pas été choisi par lui ... mais il me semble bien traduire la réalité, hélas !
J.C
J.C