Le sourire du mois
- novembre 2016
Impossible d'ignorer ici le
"choc" que fut l'élection de Donald Trump, que l'écrasante majorité
des médias avait refusé d'envisager.
J'ai choisi de l'évoquer
ici, mais brièvement et sur le mode de l'humour : c'est pour le moment le seul
qui me semble adéquat, car je ne me reconnais ni bien sûr parmi ceux qui se
réjouissent - et cette catégorie comprend une "blogosphère" juive
francophone décidément gangrénée par des discours d'extrême droite ; ni dans
certaines publications du bord opposé, sonnant le tocsin et faisant du futur
locataire de la Maison Blanche un représentant du Klu Klux Klan ou une
réincarnation d'Adolf Hitler. Ma certitude - la seule à ce stade, mais l'avenir
nous révèlera rapidement le fond ou l'inconsistance du personnage -, est que derrière
ce candidat aux propos sulfureux et provocateurs, se cachait d'abord un
comédien et un manipulateur hyper doué, qui a su tirer profit du discrédit des
politiques traditionnels : Silvio Berlusconi, en son temps, avait vendu un
autre discours populiste à un électorat italien, effrayé par le vide politique
après l'implosion des partis politiques de Droite et de Gauche, discrédités par
des scandales en tous genres (la fameuse "opération mains propres" du
début des années 90). Capable de vendre la Lune avec du bagout et un grand
sourire, l'homme d'affaire rusé, créateur d'un réseau de chaines de télévision
aussi superficielles que vulgaires, était ainsi devenu un personnage
incontournable de la vie politique de son pays.
Aujourd'hui, donc, un autre
homme d'affaires milliardaire accède aux plus hautes fonctions, cette fois à la
tête de la première puissance mondiale ; comme son "maître", c'était
d'abord un personnage médiatique, connaissant remarquablement le langage de la télévision
(il a ainsi produit une émission de téléréalité, et il a même joué comme acteur)
; et, comme le dit finement ce montage photo créé en Italie, "Il s'appelle
Trump, mais en réalité c'est toujours lui".
J.C