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03 septembre 2010

Connaissez-vous ce charmant pays ?


Al Jumhuriyah al Arabiyah as Suriyah
La devinette du mois
- septembre 2010

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Une nouvelle rubrique sur le blog, bien dans la note "orientaliste" de l'émission et de cette adresse : une rubrique pour une fois un peu ludique, puisqu'il s'agit de deviner de quel pays musulman il s'agit, à partir de son nom (en langue locale) et de ses armoiries.
Je n'ai pas été trop difficile pour ce premier test : mails bienvenus à l'adresse du blog,
rencontre@noos.fr
Et le résultat sera donné ... avec la prochaine devinette, le mois prochain.

01 septembre 2010

Dure rentrée, par André Nahum

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Bonjour,

Nicolas Sarkozy a probablement commis une erreur en s’en prenant à la communauté rom, et l’on peut comprendre que ce renvoi dans leur pays d’origine de centaines de personnes séjournant illégalement en France ait pu soulever l’émotion de certains, notamment au sein du clergé. Mais comparer leur sort comme l’a fait parait-il un prélat de haut rang, à celui des Juifs pourchassés par le gouvernement de Vichy et envoyés comme des bêtes dans des wagons de marchandises vers les chambres à gaz et les fours crématoires, est un amalgame intolérable qui insulte l’Histoire et la mémoire des six millions de Juifs morts en déportation dans d’atroces conditions. Quoiqu’en disent les falsificateurs de l’Histoire, ce qui s’est passé pour les Juifs (et pour les Tsiganes) de 1940 à 1945 est un fait unique, sans précédent depuis l’origine de l’humanité, car pour la première fois a été programmée et exécutée d’une façon systématique la destruction d’un peuple entier. Quel rapport peut-il y avoir entre la Shoah et le renvoi chez eux avec leur consentement et munis d’un petit pécule, d’immigrés clandestins dont on sait pertinemment que la plupart reviendront bientôt dans notre pays ? La Shoah dont il ne faut apparemment pas trop parler dans nos écoles publiques comme vient de le constater à ses dépens une professeure juive de Nancy, suspendue pour ce motif pendant quatre mois, sous prétexte “d’avoir manqué à ses devoirs de neutralité et de laïcité”.

Eh oui !

En Israël, comme si les problèmes extérieurs ne suffisaient pas, voilà qu’au boycott préconisé à travers le monde par les organisations pro-palestiniennes, s’ajoute maintenant un boycott “interne” israélo-israélien. Une cinquantaines d’artistes, appuyés par 150 universitaires et intellectuels, ont décidé de ne pas se produire dans les implantations de Judée Samarie, oubliant qu’elles avaient été créées par les gouvernements de gauche comme de droite qui avaient incité les Israéliens à s’y installer. Oubliant que leurs habitants ne sont pas forcément tous des intégristes illuminés, qu’ils appartiennent à tout l’éventail politique du pays et que rejetés et stigmatisés par une partie de la population, ils sont confrontés quotidiennement aux plus grands dangers - comme vient de le prouver le terrible attentat commis hier soir par le Hamas près de Hébron qui a fait quatre morts -, et vivent dans l’incertitude de leurs lendemains. Le moins que l’on puisse dire c’est que le moment est bien mal choisi et que cette initiative des artistes et des intellectuels ne facilitera pas les négociations que va entamer Netanyahou à Washington avec les Palestiniens. Négociations que le Hamas a voulu torpiller avant leur début avec l’attentat d’hier. Quelle aubaine inespérée serait pour les ennemis d’Israél une “guerre des Juifs” opposant ceux qu’on appelle des “colons” à la société Telavivienne ! Ils n’auraient plus alors qu’à se croiser les bras, compter les coups et attendre que l’état juif implose de lui-même, mettant un terme définitif au rêve sioniste.

Se trouvera-t-il d’un coté comme de l’autre suffisamment d’hommes et de femmes responsables pour éviter ce scenario catastrophe ?

Il faut l’espérer.

André Nahum
Judaïques FM, le 1er septembre 2010

30 août 2010

Rugby, iranian style ...

Championnats de rugby féminin, Cortina Italie
(source "Haaretz")

Le sourire du mois
- août 2010
 
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Une vision à la fois grotesque ... et angoissante !

Cette photo a été prise lors d'un tournoi international de rugby féminin à Cortina, le 31 juillet dernier. Opposées, l'équipe d'Italie ; et celle de l'Iran, dont les pauvres joueuses sont obligées de porter cette tenue ridicule, coiffe noire et membres intégralement couverts, comme si elles surgissaient brutalement chez nous en débarquant d'un lointain Moyen Age.

Au fond, mieux vaut peut-être en sourire. Et mettre cette illustration dans l'inépuisable rubrique "le sourire du mois".


J.C

27 août 2010

Que pensent les Arabes ? Quelques enseignements d'un sondage très intéressant

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Un sondage très intéressant a été publié début août sur le Web. Voici tout d'abord le lien pour accéder à l'intégralité du document en langue anglaise : cliquer ici.

Ce travail a été conduit par l'Université du Maryland, en coopération avec l'institut "Zogby International", et le soutien de la "Carnegie Corporation" de New-York. Shibley Telhami en était le "principal investigator", dans le cadre du "Saban Center at brookings Anwar Sadat professor for peace and development".

Petite précision à propos de l'Institut Zogby, bien connu des sondeurs outre-Atlantique : son directeur est le frère de James Zogby, maronite d'origine libanaise et président de "l'American Arab Institute", généralement présenté comme une organisation du "lobby" arabe à Washington : ceci pour dire que l'on ne peut donc soupçonner, a priori, les sondeurs d'avoir manipulé les résultats dans un sens hostile au monde musulman !

En ce qui concerne les échantillons interrogés, on notera :
- que le sondage a été réalisé dans six pays : Egypte, Jordanie, Liban, Maroc, Emirats Arabes Unis et Arabie Saoudite ;
- que les questions ont été posées entre fin juin et fin juillet 2010 ;
- qu'un total de 3.976 personnes ont été interrogées, soit plusieurs centaines par pays, selon des critères scientifiques d'échantillonnage ;
- que la marge d'erreur est estimée selon les pays dans une fourchette allant de 3,5 et 4,5 %.

Toujours pressés et se focalisant sur un seul des sujets de l'enquête, les grands médias ont tous et uniquement relevé la chute de popularité du Président Obama au cours de l'année écoulée, relevant que son fameux "discours du Caire" avait soulevé de grands espoirs, qui ont été rapidement déçus - comprendre : "parce que l'administration américaine n'a pas fait pression sur Israël pour accepter les positions palestiniennes". De son côté, le site "JSS News", israélien francophone et à forte audience, a publié un article intitulé "les résultats obscènes d'un sondage sur l'opinion arabe" : cet article traduit en fait un extrait du sondage publié sur le site américain "Elders of Zion", extrait focalisé uniquement sur l'absence presque totale d'empathie de l'opinion arabe, à la fois par rapport aux victimes juives de la Shoah et à celles du conflit israélo-palestinien ; on s'y reportera donc au lien pour ces résultats, sur lesquels je ne reviendrai pas en détails : disons juste que le fait que 0 % des sondés marocains éprouvent de la compassion pour ces deux catégories de victimes fait un peu frémir, surtout s'agissant d'un grand pays arabe francophone, à la direction modérée, où vit encore une petite communauté juive ... et qui a connu, pendant longtemps, des relations officieuses avec Israël !

Revenons aux positions de l'opinion publique de ces pays pour ce qui concerne le conflit israélo-arabe, car les résultats méritent un peu d'attention. La synthèse du rapport indique "que l'opinion est resté stable sur le conflit et sur les possibilités de le résoudre", et donne pour l'illustrer les réponses données aux mêmes questions en 2008 et 2009 : ce que nous dit l'opinion arabe présente des éléments instructifs, et peut-être un peu encourageants.

Tout d'abord en ce qui concerne la vision de la puissance d'Israël : sans pouvoir lire les pensées profondes des sondés, on peut imaginer que ceux qui voient l'état juif comme "plus faible qu'il n'y parait", espèrent fortement le voir plier - ou disparaitre à terme (c'est au fond le discours du Hamas et du Hezbollah) ; et que ceux qui le voient comme ayant "ses forces et ses faiblesses comme tous les états" sont des réalistes. Or la balance est à peu près égale (41 contre 44 %) entre les deux, et stable pour les dernières années.

Ensuite, en ce qui concerne les conditions d'un accord de Paix : 30 % des Arabes se satisferaient d'un accord sur la base des "frontières de 1967" et d'une division de Jérusalem ; 56 % disent que toute façon Israël ne l'acceptera pas ; et 12 % sont pour "poursuivre la lutte" même si Israël l'accepte. On peut donc dire que le soutien au programme d'éradication totale du pays professé par le Hamas, le Hezbollah - et, bien entendu, par leur tuteur iranien - est fortement minoritaire, on constate d'ailleurs qu'il diminue par rapport à l'année précédente.
La relation Israël-USA est un grand classique de la fantasmagorie "complotiste" : hélas, il y a toujours 47 % des sondés qui imaginent le "nain" Israël manipulant le géant américain, tandis que 20 % (peut-être la frange la plus "de gauche") pensent que l'état juif est un "outil" de la politique américaine - il y a quelques décennies, on aurait écrit un "laquais de l'impérialisme". Par contre les "réalistes", jugeant simplement que les deux pays ont des intérêts partagés, sont 33 %, ce qui est relativement positif vu les préjugés et les discours extrémistes dominants.

En ce qui concerne les perspectives du conflit israélo-palestinien, l'opinion publique arabe confirme à nouveau un grand réalisme : les pessimistes (57 %) sont majoritaires, en prévoyant une forte tension pour les années à venir ; les optimistes (30 %) voient simplement la poursuite du statut-quo ; ils ne sont que 10 % à prévoir "une solution à un état", autrement dit la fin d'Israël ... et 2% à imaginer que les Palestiniens perdront tout au final ! En ce qui concerne l'avenir plus lointain, on retrouve le partage entre les pessimistes, majoritaires, qui n'entrevoient pas des solutions, et les optimistes (environ 40 %) qui l'imaginent, mais pas à court terme.

Autre point positif : le fait qu'un majorité relative (39 %) pensent que le conflit puisse être résolu au travers de négociations - et non par une nouvelle guerre, ou une solution imposée extérieure.

Dans ces conditions, on pourrait être surpris des réponses des sondés à qui on demande leur sympathie vis à vis des deux camps palestiniens en présence, Fatah et Hamas : chacun ne recueille la sympathie que d'une petite minorité des Arabes, mais 70 % disent qu'ils soutiennent ... les deux à la fois, ce qui est complètement contradictoire avec les opinions exprimées ci-dessus : comprenne qui pourra !

Enfin, on peut être fortement encouragé, aussi par les réponses données à propos des priorités à obtenir pour cette négociation : ce sont, dans l'ordre, un état palestinien indépendant sur la rive ouest du Jourdain (46 %), une capitale arabe à Jérusalem Est (31 %) et "le droit au retour des réfugiés palestiniens" (21 %) ; cette dernière exigence, absurde et empêchant tout accord de paix - car équivalent à un suicide démographique d'Israël - n'est donc pas considérée comme une exigence essentielle par la majorité de l'opinion arabe ; qui se montre donc moins extrémiste là-dessus que la majorité des associations françaises dites "de solidarité avec les Palestiniens" !

Hélas, et en contre point des ces éléments positifs, l'opinion publique arabe se montre beaucoup plus compréhensive vis à vis de la montée en puissance de l'Iran que ses propres dirigeants : sans illusions sur la nature militaire de son programme nucléaire (57 % contre 35 % convaincus qu'il est pacifique), ils sont une large majorité (77 %) à refuser qu'on fasse pression pour qu'il l'abandonne ... mais les résultats sont, cette fois, très contrastés selon les pays :
- une écrasante majorité de Marocains (84 %) et d'Egyptiens (81 %) s'opposent aux sanctions ;
- mais ce n'est pas le cas d'autres pays où des majorités les soutiennent, comme c'est le cas des Jordaniens (68 %), des Emiratis (73 %) et même ... des Libanais (67 %), où on peut deviner, sans grands risques de se tromper, que seuls les Chiites souhaitent une bombe iranienne !

Les chiffres donnant l'opinion arabe sur les grandes puissances du monde réservent aussi des surprises, qui balaient la "vulgate journalistique" et le politiquement correct dominant : alors que beaucoup s'inquiètent de la montée de la xénophobie dans notre pays, une très nette majorité d'Arabes désignent la France comme le pays : où il y a le plus de démocratie et de liberté (47 %) ; le meilleur pour y faire des études (30 %) ; et où la vie est la plus agréable (51 %) !

Enfin, les chiffres relatifs aux sentiments identitaires réservent aussi des surprises, celles-là plus inquiétantes : les Arabes des ces différents pays se sentent, en effet, d'abord musulmans (39 %), puis ensuite citoyens de leur pays (32 %), arabes (25 %) et ... seulement à 2 % "citoyens du monde" - comme de plus en plus de jeunes, par contraste, en Europe. Sans surprise, on retrouve le Maroc (61 %) et l'Arabie Saoudite (47 %) parmi les pays où la dimension musulmane prend le pas sur toutes les autres.

25 août 2010

Juifs et Berbères du Maroc, une mémoire à retrouver : Arrik Delouya et Kamal Hachkar seront mes invités dimanche 29 août

Juifs de l'Atlas
Photo prise avant l'indépendance du Maroc

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Je serai ravi de vous retrouver dimanche prochain, après je l'espère des vacances bien reposantes pour la majorité d'entre vous, loin du stress des actualités. Pour cette émission de reprise, j'ai choisi un numéro qui apporte vraiment une bouffée d'optimisme, et qui nous fera voyager un petit peu puisqu'un de nos invités sera à Jérusalem au bout du téléphone : Kamal Hachkar est un jeune franco-marocain de 33 ans, chercheur et professeur d'histoire ; nous-nous sommes connus à l'occasion d'une journée organisée par l'association "Shalom-Paix-Salam", et on peut vraiment dire que l'amitié entre Juifs et Musulmans lui tient à cœur puisqu'il est cet été en Israël pour se perfectionner en hébreu, ce n'est d'ailleurs pas son premier voyage là-bas. Nous parlerons de son projet de film sur le Mellah disparu de Tinghir, ce village berbère du Sud Marocain qui est aussi le berceau de sa famille. A mes côtés dans le studio je recevrai Arrik Delouya, que j'ai connu à la "Commission pour les relations avec les Musulmans" du CRIF, que j'ai l'honneur de présider depuis maintenant un an : c'est le président d'une association culturelle, "Permanences du Judaïsme marocain", dont il nous parlera. C'est un chercheur franco-israélien, travaillant infatigablement  à préserver le patrimoine millénaire de cette communauté aujourd'hui dispersée, et jadis forte de centaines de milliers de personnes ; des chercheurs et historiens de plusieurs pays contribuent à ses travaux, mais il a surtout obtenu la coopération d'intellectuels marocains, berbères comme Kamal Hachkar. 

Parmi les questions que je poserai à mes invités :

- Pour Kamal, ce n'est pas commun pour un Musulman, même français, de choisir Israël comme destination. Pourquoi ces voyages successifs ? Dans quel cadre se fait cet apprentissage de l'hébreu ? Et est-ce qu'il se sent à l'aise, en parcourant le pays comme il le fait ?
- A propos de l'association "Permanences du Judaïsme marocain", quelles sont ses méthodes de travail, la "préservation du patrimoine" étant un objet bien vaste puisqu'il faut conserver à la fois des vestiges matériels - synagogues, cimetières - mais aussi une mémoire, avec des témoignages écrits et oraux : en quoi la coopération des Marocains est-elle indispensable ? Et est-ce que les Autorités la soutiennent ?
- Kamal Hachkar pense que "Depuis le départ de cette communauté juive, les gens qui sont restés ne les ont pas oubliés" - il a interviewé par exemple sa grand-mère, Zimba, qui se souvient très bien d'une voisine juive, pleurant au moment des adieux et lui disant "Dieu vous protège". N'est-ce pas trop beau, ou est-ce que d'autres personnes âgées comme sa grand-mère, ont gardé ce genre de souvenirs ? Et quid des jeunes Marocains, qui dans leur écrasante majorité n'ont jamais rencontré de Juifs de leur vie ?
- On sent une affection particulière des Berbères pour ce passé partagé avec les Juifs, il y a les universitaires qui travaillent avec l'association d'Arrik Delouya mais il y a aussi, par exemple, les 18 enseignants amazighs sont allés l'année dernière visiter le Yad Vashem à Jérusalem : comment l'expliquer ?
- au fond d'où venaient ces "Juifs berbères" ? Arrik Delouya dit que 95 % de la population vivant dans les palmeraies au Sud de Marrakech était juive jusqu'aux années 40, cela semble énorme: que penser de la théorie selon laquelle beaucoup de tribus de l'Atlas ont été converties au Judaïsme à l'origine ? Ou alors est-ce que, en sens inverse, beaucoup de Juifs se sont convertis à l'islam, on entend aussi certains Berbères marocains dire qu'ils sont des descendants de Juifs et qu'ils n'ont rien de commun avec les Arabes ?

J'espère vous retrouver nombreux à l'écoute dimanche prochain !

J.C

23 août 2010

Si la Tayelet m'était contée ...






Heureux de vous retrouver, après un si long silence !

Merci tout d'abord aux "fidèles" qui sont venus se connecter, régulièrement, à cette adresse : le blog reprend donc son fil aujourd'hui ; avec une "ligne" plus clairement affichée comme annoncé juste avant ces vacances (un très prochain article expliquera pourquoi je pense qu'il y a urgence à le faire) ; et une fréquence de publications un peu moins soutenue - je vise environ trois articles par semaine, de manière à mieux faire face à toutes les tâches "hors travail" qui s'accumulent à l'horizon ...

Mais revenons à cette série de photos, c'est à dire en fait à la destination de mes vacances sur lesquelles - comme à l'accoutumée - j'étais resté bien mystérieux : il s'agissait d'Israël, comme vous l'avez immédiatement compris. Mon dixième voyage, mais mes premières vraies vacances depuis un moment - les deux précédents, au milieu de la deuxième Intifada, m'avaient vu en fait accompagner des missions de l'AUJF pour notre radio Judaïques FM. Des vacances centrées sur Tel Aviv, destination devenue très populaire aussi bien pour la Diaspora française que pour les amateurs de "fun" du monde entier ... la ville est maintenant classée au top 10 des métropoles balnéaires par le très sérieux "National Geographic", avec Nice, Rio de Janeiro, Miami ou Barcelone !
De tels lauriers se méritent, et un court séjour - croisé à des souvenirs anciens - confirme les progrès de géant réalisés par la ville : terrasses de café qui n'ont maintenant rien à envier à celles de Paris ; gastronomie internationale et de qualité, qui n'existait presque pas il y a une vingtaine d'années (grands voyageurs, les Israéliens ont du ramener un peu cela dans leur bagages) ; rénovation d'une partie des immeubles construits pendant les années 30 et 40 pour le cœur de la ville (la fameuse "white city" de style Bauhaus inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO), les façades délabrées du reste faisant toujours peine à voir ; construction de nouveaux immeubles en centre ville, aux dimensions modestes mais de bon standing - pendant longtemps, les seules constructions semblaient être réservées aux riches habitants des quartiers nord ; et enfin, et les millions de touristes le savent bien, il y a ... la Tayelet, promenade du bord de mer, dont je vais vous parler.
Le promeneur a en effet peine à imaginer que, ici comme presque partout ailleurs dans le pays, des paysages de carte postale - "le ciel, le soleil et la mer" - ont été aussi le cadre d'évènements tragiques, qui ont forgé le pays en quelques décennies ... observons donc cette série de photos !

En haut, pour planter le décor, cette première vue prise de la fenêtre de mon hôtel : un aperçu d'ensemble de la Tayelet, vers le Sud, avec vue sur Yaffo, l'antique Jaffa. "Capitale" des Arabes palestiniens jusqu'à l'indépendance du pays - les Juifs en furent chassés lors d'un pogroms de 1921 - elle fut le théâtre de combats sanglants avec la Haganah en 1947-1948, à l'aube de l'indépendance de l'état - lire ici l'histoire de la ville. Le quartier de Manshiye - dont il subsiste la mosquée de Hassan Bek rénovée dans les années 90 - fut ainsi un champ de ruines, donnant un aspect désolant au boulevard front de mer dans sa partie sud, et ce pendant une bonne trentaine d'années ... Aujourd'hui, des buildings (résidences de luxe ou grands hôtels) poussent l'un après l'autre à cet endroit, lui donnant un air de petit Miami : voir deuxième photo à partir du haut. Mais revenons à la première photo : on aperçoit des constructions basses sur la plage,  juste avant de la digue de rochers s'avançant sur la mer. Il s'agit d'un complexe de loisirs, aujourd'hui partiellement à l'abandon et où se trouvait jadis un delphinarium ... "Delfinarium", comme le nom d'une boite de nuit fréquentée par des très jeunes garçons et filles, et qui fut l'objet d'un horrible attentat le 1er juin 2001, au début de la deuxième intifada : 22 morts, 120 blessés, dont une plaque rappelle le souvenir.

Autre attentat, évoqué sur la troisième photo toujours prise de la fenêtre de mon hôtel : on distingue toute proche l'Ambassade des États-Unis, gardée comme une forteresse, voir la double enceinte et les chicanes ... Mais, entre les deux, le Mike's Place, très fréquenté par la jeunesse de tous les pays en villégiature à Tel Aviv. Trois tués le 30 avril 2003, dont une jeune française qui travaillait au bar, victime d'un kamikaze britannique d'origine pakistanaise. La plus belle des revanches ? Comme tous les bars et restaurants, le Mike's Place ne désemplit pas !

Mais qui se souvient, aussi, que pendant une brève période, la violence n'opposa pas uniquement Juifs et Arabes, mais des Juifs entre eux ? Sur la photo suivante à partir du haut, on a une autre vue de la Tayelet, cette fois vers le nord : au premier plan un des premiers hôtels de luxe de la ville, le Dan ... à la façade unique, peinte par Agam. Au deuxième plan, l'ambassade de France, puis les grands hôtels construits à la fin des années 70. Ironie ? Face à l'ambassade se situe la plage Frishman, également nommée "plage des Français" en raison de sa fréquentation le mois d'août ... Mais, quasiment au même endroit, c'est un drôle de spectacle que pouvaient contempler les promeneurs, immortalisé sur la photo en noir en blanc : celui de l'Altalena en flammes le 20 juin 1948, bombardé sous les ordres de Ben Gourion alors premier chef de gouvernement d'un pays en guerre ! On lira ce bref article qui évoque la raison de cette décision, qui fit 18 morts mais empêcha peut-être une guerre civile, l'autorité légale du jeune État s'étant alors imposée à l'Irgoun, organisation dissidente ; et on réfléchira, aussi, à la veulerie de Yasser Arafat qui ne voulut jamais, de son côté, imposer son autorité par la force aux extrémistes du Hamas ...

J.C

11 juillet 2010

Bonnes vacances ... et rendez-vous le 23 août !

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Et voici donc revenu, amis lecteurs, le moment du "blanc" annuel. Une longue pause correspondant, heureusement, à de vraies vacances. Au bord de la mer, pas celle de cette photo idyllique ... mais dans un pays que je vous conterai à mon retour à Paris.
Des vacances plus longues qu'à l'accoutumée pour le blog, faute de temps - car mes multiples activités bénévoles m'ont fait prendre du retard pour mille petits travaux qui me faut essayer de faire courant août. Mais aussi - pourquoi ne pas l'avouer ? -, parce que suivant de près mon "audimat", je sais que ces mois d'été voient une chute de fréquentation qui motive peu pour des publications. Ajoutons à cela que juin fut décevant avec une chute d'environ 15 % du lectorat - qui avait dépassé les 4000 "hits" mensuels depuis septembre 2009.
Pourquoi ne pas l'avouer également ? Je pense mettre à profit ce "repos" prolongé pour réfléchir plus en profondeur à la FINALITE de ma publication, dans la "blogosphère juive francophone" ... Pour faire rapide, disons que celle-ci véhicule de manière ultra majoritaire un discours dans lequel je ne me reconnais pas. Je retrouve hélas ce discours, souvent violent ou sectaire, dans les propos échangés sur FaceBook où j'ai maintenant un réseau important d'ami(e)s, en France, en Israël et ailleurs : la connaissance des commentaires suscités par mes articles ; la possibilité de converser en simultané avec plusieurs personnes ; la découverte des certitudes qui me sont opposées, l'analyse aussi, au fil des mois, de l'univers mental de beaucoup m'ont convaincu qu'il fallait plus clairement "afficher la couleur" sur ce blog. Et d'essayer d'y faire œuvre de pédagogie !
Vous verrez donc, je l'espère, une petite évolution de contenu à la rentrée, avec le renfort de quelques bonnes "plumes" en renfort ... Pour les antisémites débiles et les antisionistes enragés que les hasards d'une recherche Internet font atterrir ici, il n'y aura rien de nouveau sous le soleil : ils trouveront toujours ici un discours différent de celui - compréhensif à leur égard - de la majorité des grands médias. Mais pour ceux "des miens" qui véhiculent sans complexe un discours haineux et raciste, "rencontrejudaiquesfm" deviendra une adresse à fuir, voir à combattre car je les dénoncerai plus clairement. J'y laisserai sans doutes une partie de mon lectorat, mais sans regret, car la qualité remplacera, j'en suis sûr, la quantité !
Bonnes vacances, reposez-vous bien et rendez-vous le 23 août !

07 juillet 2010

Apprendre ou se perfectionner en langue arabe et hébreu dans un Kibboutz en Israël !

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L'association Parler en Paix organise un stage linguistique en langue arabe et en langue hébreu en Israël du 22 août au 2 septembre 2010 au kibboutz Mashabeï Sadeh ( 12 jours).

Depuis 2008, Parler en Paix organise chaque année un voyage à but à la fois linguistique et culturel.
-    En mars 2008, le stage s’est déroulé dans un  village arabe d’Israël, à Arara,
-    En avril 2009, il  a eu lieu dans le nord du Maroc, à Chefchaouen

En 2010,  le voyage, initialement prévu en avril, a du être retardé, du fait du nuage islandais. Il doit avoir lieu, du 22 août au 2 septembre dans le sud d’Israël, dans un kibboutz du Neguev, proche de Beer Sheva. Il comprendra, comme d’habitude, des cours d’arabe et d’hébreu (niveaux avancé et débutant).

Ce séjour est ouvert à tous, adhérents ou non adhérents de Parler en Paix, mais respectueux des statuts et de l'éthique de l'Association consultables sur http//parlerenpaix.org, pour permettre la découverte d'un Israël pluriculturel à travers une initiation ou un perfectionnement en arabe littéral moderne et en hébreu moderne. Le stage de langues sera agrémenté de visites, excursions, rencontres avec les populations locales ( Bédouins, communauté Falasha..), conférences autour de cet aspect pluriculturel.

Informations pratiques : les dates sont modulables individuellement. Le prix du séjour au Kibboutz de Mashabeï Sadeh est de 775 € tout compris sans le vol. Contact joelleroboam@gmail.com

Parler en Paix, c'est qui, c'est quoi ?

Parler en Paix a vu le jour en juin 2004, quand un groupe de militants associatifs et deux professeurs de langue, l’un d’hébreu, l’autre d’arabe, ont eu ensemble l’idée d’un enseignement conjoint de l’arabe et de l’hébreu, laïc, convivial et extérieur aux mouvements politiques constitués. .

Des modalités pédagogiques : au cours de l’année, 30 séances d’enseignement, en soirée (19 à 22 h), comportant chacune un cours d’arabe et un cours d’hébreu.
Entre les deux cours, une pause conviviale de 30 minutes, permettant aux élèves et aux professeurs de se restaurer, de discuter et de créer des liens d’amitié.
Les élèves sont répartis, pour l’arabe et l’hébreu, en cinq groupes, allant du niveau débutant au niveau avancé (5 à 20 par classe suivant les niveaux).
Tous les élèves sont invités à suivre les cours des 2 langues, mais l’organisation des classes leur permet d’avoir un niveau différent dans les deux langues, par exemple débutant dans l’une et avancé dans l’autre. Ceci permet donc à ceux qui parlent déjà l’arabe ou l’hébreu, de se perfectionner dans la langue qu’ils connaissent et de s’initier à l’autre langue.
L’enseignement se déroule actuellement dans deux lycées parisiens, l’un se trouvant dans le 16ème arrondissement, l’autre dans le 11ème.

La philosophie de Parler en Paix, pourquoi enseigner en commun l’arabe et l’hébreu ?
Ce sont des « langues sœurs », toutes deux d’origine sémitique avec de nombreuses ressemblances de leur structure et de leur vocabulaire.
Au travers de cette approche linguistique commune, Parler en Paix  souhaite favoriser le dialogue interculturel et la rencontre entre des personnes d’horizons différents.

Les professeurs d’arabe et d’hébreu se réunissent régulièrement pour définir les principes et les modalités de la pédagogie au sein de l’association et harmoniser leur enseignement.
La première année, en  2004, l’association a commencé avec seulement 15 élèves. A la 6ème rentrée, en 2009 et au cours de l’année 2009-2010, 135 élèves  étaient inscrits aux cours.
Parler en Paix et les enfants : L’enseignement est destiné à un public d’adultes. Mais l’association propose aux enfants une découverte ludique des deux langues et de leurs alphabets au cours d’ateliers ponctuels en période de vacances.

Parler en Paix c'est aussi l'organisation d'évènements et d'expositions : « Arabe et hébreu, deux langues sœurs, des soirées Poésie , des ateliers  de théâtre, la chorale,
un atelier de danse, un atelier de cuisine, un atelier de calligraphie.
 Ces ateliers, témoins de la vie culturelle au sein de l’association, évoluent en fonction des désirs, des talents et de la créativité de ses adhérents.

Partenariats de Parler en Paix, entre autres : Fatma & Cie, Création Mosaïques, J2P : association de quartier du 19ème arrondissement de Paris. Organisation pour les jeunes du quartier d’une initiation à l’arabe et l’hébreu, et d’un voyage en Israël en octobre 2010 prochain. L'association propose des tarifs réduits pour les demandeurs d'emploi et les bénéficiaires du RMI.

Plus d'infos sur http://www.parlerenpaix.org/
Contact facebook : Michel Malinsky