J’ai reçu ce dessin d’un ami kurde, d’origine syrienne : c’est l’œuvre d’un dessinateur kurde, lui aussi, et il me l'a envoyé le jour du nouvel et horrible attentat de Nice, où trois malheureux ont été égorgés par un terroriste islamiste.
Certes, la Turquie a officiellement condamné l’attentat, mais c’était un message envoyé par des pyromanes ayant soufflé sur les braises d’un incendie ces derniers temps, et en premier lieu Erdogan. Portant haut les couleurs de l’Islam ; jouant les offensés avec une mauvaise foi insigne, et accusant faussement Emmanuel Macron d’avoir insulté les Musulmans, alors qu’il n’a fait que rappeler la tradition de liberté de la presse face au fanatisme religieux ; n’ayant même pas envoyé un message de sympathie après la décapitation de Samuel Paty, enseignant martyr assassiné le 16 octobre ; mais surtout, réglant avec la France un contentieux de plus en plus lourd.
Et c’est ce qui fait toute la finesse de ce dessin : au-delà de la position courageuse de la France, qui défend ses amis face à l’expansionnisme néo-ottoman, il y a la sombre réalité des milices djihadistes, souvent recyclées d’Al-Qaïda ou du Daech, et que le président turc utilise dans ses guerres plus ou moins lointaines, ici en Syrie contre les Kurdes, mais aussi en Libye ou aux côtés de l’Azerbaïdjan contre les Arméniens : un dessin excellent, vraiment.
J.C