Le chantier de la Grande Mosquée d'Alger
La grande Mosquée d’Alger ne verra pas le jour de
sitôt. Lancé depuis près de sept ans, le chantier titanesque s’éternise et
aucune autorité ne semble être en mesure de préciser sa date de livraison. Pour
sa part, le tapis géant iranien destiné à recouvrir la gigantesque salle de
prière a été…rongé par les rats.
Avant que les autorités publiques, qui tiennent à ce
projet comme à la prunelle de leurs yeux car le chef de l’Etat en fait une
question personnelle, ont reçu des autorités iraniennes un tapis géant mesurant un hectare. Or, selon le
journal El Khabar, ce tapis, entreposé dans les locaux du ministère des
Affaires religieuses,«a été rongé par les rats». Cette situation a été générée
par une défaillance de la climatisation. Cela signifie qu’au coût initial, les
autorités devront désormais rallonger le budget en achetant un autre tapis dont
le coût se compte en millions de dollars.
Mais il n’y a pas que le tapis persan qui va rallonger
le budget de la Grande mosquée d’Alger. Les délais de livraison peuvent en
effet s’avérer encore plus longs que prévus. Alors que l’ancien ministre de
l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé la livraison du projet en décembre
2016, puis vers la fin 2017, le nouveau ministre de l’Habitat ne sait même pas
quand cela pourra être possible. Il aurait même confié au Premier ministre,
Ahmed Ouyahia, que le chantier ne pourrai être livré en décembre 2018 à
condition que «l’entreprise de réalisation honore ses engagements». Chose peu
évidente puisque Tebboune en personne avait sermonné cette entreprise chinoise
pour non respect des délais de réalisation.
En tout cas, la Grande mosquée d’Alger continue d’être
marquée par les polémiques. Sa construction a commencé par un scandale. Sa
livraison, souhaitée du vivant de Bouteflika, risque de faire couler encore
beaucoup d’encre et de consommer des budgets supplémentaires !
Rania Aghiles
Algérie Focus, 25 octobre 2017