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13 décembre 2006

A propos des traîtres, de Stuttgart, Téhéran ou d'ailleurs

Le président Ahmadinejad congratulant un"rabbin antisioniste" 
 (photo AFP, Téhéran le 12 décembre 2006)

Qui se souvient de Ferdonnet, le « traître de Stuttgart » ? Je dois sa connaissance à une longue fascination pour la période noire de la Seconde Guerre Mondiale et de la Shoah, avec d’innombrables lectures et un long travail dont je finirai bien par parler un jour sur ce blog.

Voici l’article qui lui est consacré sur le site « livresdeguerre.net » :
« Le "traître de Stuttgart" est un fils d'instituteur né à Niort en 1901. C'est dans « L'Action française » qu'il signe ses premiers articles. Nommé correspondant à Berlin, il collabore à différents quotidiens français durant les années 30. Il publie alors des livres vantant les mérites du IIIème Reich et crée à Paris, puis à Berlin, l'agence de presse « Prima Dienst ». En septembre 1939, il choisit de rester à Berlin où il travaille pour le service des langues étrangères de la Reichsrundfunk. (Radiodiffusion du Reich) En octobre 1939, le patronyme de celui qui est devenu le "traître de Stuttgart" est divulgué par la presse française. Si son influence réelle a été beaucoup exagérée, durant la drôle de guerre ses émissions étaient suivies par les soldats, surtout par les mobilisés dans la ligne Maginot au point que le gouvernement du lancer une contre-propagande afin de limiter l'effet des rumeurs et mensonges diffusés par le poste nazi. Arrêté à la fin de la guerre, Ferdonnet est jugé, condamné à mort et fusillé en juillet 1945 pour trahison. »
Si je vous parle de Ferdonnet, c’est que j’ai souvent pensé aux oreilles hostiles qui écoutent les Musulmans - croyants ou simplement d’origine musulmane -, arabes ou non, qui ont été à ce jour une soixantaine à venir sur le plateau de mon émission. Un fanatique doit considérer que ces Musulmans sont soit des traîtres, soit des faire-valoir. Mais dans la réalité, intellectuels connus ou moins connus, aucun n’a été un « traître de Stuttgart » au micro de Judaïques FM ! Citoyens français et originaires pour certains de nations devenues indépendantes, aucun n’a le culot de nier le droit à la liberté des peuples dont ils sont issus. Partisans - comme l’immense majorité de la communauté internationale - d’un partage de la Palestine entre un état juif et un état arabe, aucun n’est venu dire que les Palestiniens n’existaient pas ou n’avaient pas droit à un pays. Critiques des islamistes - dont les plus nombreuses victimes sont musulmanes - aucun n’est venu démolir l’islam ou se renier.

Bref, tout a fait le contraire de ces abjects salauds à nobles barbes et chapeaux noirs photographiés à Téhéran lors d’une « conférence » négationniste. Ah, comme Ahmadinejad était fier cette semaine, tellement fier et hilare de ses photos avec un quarteron de rabbins antisionistes - ultra orthodoxes issus de cette secte microscopique dite des Netureï Karta qui préfère voir le peuple juif victime d’un nouvel Holocauste que libre dans son pays, affaire de « timing » non respecté pour la venue du Messie. Ah, la belle brochette ! Des Juifs embrassant les potentiels bourreaux de leur peuple, des mollahs à turban, un ancien responsable américain du Klu-Klux-Klan et des pseudo chercheurs révisionnistes comme le professeur Faurisson, des néo-nazis de tout poil (c'est bien le cas de le dire !), tous disant leur admiration pour celui qui prépare une deuxième Shoah : un jeu tellement amusant car une fois la bombe lâchée, il suffira de répéter que les Juifs mentent et exagèrent (comme toujours) le nombre des victimes !

« Les Juifs font toujours tout avec plus d’application que les autres », remarquait Lord Balfour lors de l’inauguration de l’Université Hébraïque de Jérusalem. En parcourant les photos de ces abrutis applaudissant un fanatique promettant la destruction d’Israël ; en voyant ces gueules réjouies encadrées de papillotes jouer les vedettes à côté de ceux qui tuent leur peuple pour la deuxième fois en niant la Shoah ; bref, en voyant cette collection d’ordures de toutes confessions communier dans la haine antisémite ... et bien je me dis que finalement Ferdonnet n’était pas le pire !

Jean Corcos