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14 août 2006

We will win


"Nous allons gagner" ... trois "w" qui réunis constituent une étoile de David. Ainsi se présente le logo que m'a envoyé hier Ram Zenit, qui a donné pendant un mois aux lecteurs du Blog Politique Arabe de la France ("PAF", en lien permanent), des informations très aigues sur le développement de la guerre entre Israël et le Hezbollah. Officier de réserve de TSAHAL, expert en stratégie, il a apporté des éclairages originaux sur le développement du conflit, et je pense en particulier à son post en lien "Jusqu'au Litani : le début de la fin pour le Hezbollah au Sud Liban" ; il y explique (ce qui n'était pas évident à comprendre), que la grande offensive israélienne ne pouvait se déclencher qu'après l'accord politique obtenu pour la résolution du Conseil de Sécurité de l'ONU, les mouvements diplomatiques et militaires dépendant l'un de l'autre !
Reste que le Hezbollah, dirigé par un retors vicieux et sans doutes très bien conseillé par les "diaboliques" de Téhéran, risque d'être aussi coriace "en temps de Paix" qu'au cours de sa guerre totale contre Israël. Déjà, des commentateurs mettent le doigt sur les faiblesses de la résolution n°1701 et sur les possibilités pour la milice chiite d'en exploiter les failles, alors que je vous donnais samedi soir le lien vers un article du "Jerusalem Post" assez optimiste. De même, la résistance du Hezbollah qui s'était enterré depuis 6 ans dans l'attente de cette guerre, son armement redoutable qui a causé d'énormes dégats matériels et des pertes militaires importantes, ont causé un traumatisme en Israël, certains se demandant même si il n'aurait pas mieux valu éviter de riposter après l'agression du 12 juillet. Le général Yossi Kuperwasser, ancien responsable des renseignements militaires, dresse dans l'article en lien la liste des résultats obtenus après cette guerre d'un mois : un message d'avertissement envoyé à toute la mouvance terroriste qui sait que le prix à payer serait très lourd à l'avenir ; la démonstration que la société israélienne, occidentale et édoniste, ne peut être brisée même si les civils sont frappés (la résistance aux attentats suicides palestiniens l'avait du reste déjà démontré) ; la fin de la force de dissuasion du Hezbollah, qui a du puiser dans son arsenal (et en perdre une bonne partie) ; la démonstration que la Syrie avait lourdement armé une organisation terroriste - et que la Russie avait été irresponsable en lui livrant des armes ultra-modernes ; la mise au grand jour de la volonté génocidaire des islamistes, qui revendiquent fièrement des bombardements meurtriers ; et enfin, la nécessité pour la communauté internationale de faire appliquer les résolutions de l'ONU relatives au Liban.
Reste aussi que, et même si Israël n'a d'autre choix que de gagner cette guerre (et les prochaines qui s'annoncent, hélas ...), le prix à payer est terrible quand on pense aux jeunes appelés ou réservistes qui se sont sacrifiés pour leur pays. L'émotion a été très forte dans la communauté juive de France à l'annonce de la mort au combat de trois jeunes franco-israéliens. Je pense aussi à la disparition samedi dernier au Liban de Ouri Grossman, le fils du romancier pacifiste israélien David Grossman, qui avait signé jeudi dernier un appel à la fin des hostilités avec les deux autres romanciers les plus célèbres du pays, Amos Oz et A.B. Yehoshua (j'avais eu le plaisir d'avoir ce dernier, qui est francophone, comme invité à mon émission). Le site Internet du "Yediot Aharonot" consacre une page à cette disparition, et je dois avouer que je la trouve particulièrement injuste : David Grossman avait acquis une célébrité internationale en dénonçant l'occupation des Territoires palestiniens ; mais cet homme de dialogue, qui restait lucide sur le fanatisme arabe, avait dit plus tard dans une interview publiée en pleine vague terroriste qu'il interdisait à ses enfants de prendre le même autobus, de peur qu'ils ne périssent ensemble dans le même attentat. Ce fut un Chiite libanais qui tira le missile tueur sur le blindé du jeune Ouri qui allait fêter dans deux semaines ses 21 ans - et pas un Sunnite palestinien préparé au "martyre" par le Hamas ... 
J.C