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06 août 2014

Cessez-le-feu : un vrai échec pour le Hamas



Retour sur cette "fin de partie" dans la bande de Gaza. Une fin de partie sifflée un 9 Av, la date la plus triste du calendrier juif - en souvenir, en particulier, de la chute des deux Temples de Jérusalem. Et en même temps, pour l'actualité immédiate ce fut peut-être un jour heureux car le conflit avec le Hamas semble prendre fin, avec enfin le cessez-le-feu obtenu grâce à la méditation de l’Égypte.

Alors bien sûr, il faut s'attendre à ce que l'Organisation terroriste publie des communiqués de victoire, à ce que les correspondants étrangers sur place relaient sans nuances la propagande du Hamas - comme ils le font régulièrement et depuis des années -, et à ce que des "experts" nous expliquent que, bien sûr, Israël a été à la fois barbare mais surtout perdant dans cette guerre : "bullshit", comme on dit vulgairement !

Donc quelques rappels : le Hamas a refusé ou brisé toutes les trêves demandées ou initiées par Israël depuis 4 semaines, mais là il accepte, et sans conditions préalables ... ah bon, il aurait obtenu quelque chose ? Plus de ruines sur Gaza, plus de victimes innocentes, c'est cela qu'il voulait ? Il aurait pu l'accepter depuis longtemps, et c'est son obstination que son propre peuple a payé.

Deuxième point : le Hamas n'a pas voulu de la proposition égyptienne, qui était un cessez-le-feu sans conditions préalables, avec des discussions "ensuite" ... rappelez-vous de ce que demandaient Mohamed Deif, le chef de son aile militaire et Khaled Mechaal le chef du Politburo : "levez le blocus d'abord, pas de trêve avant" ... qui a cédé ? Bien sûr, ils peuvent jouer aux idiots et dire que le cessez-le-feu avait une "clause secrète", la levée du blocus, etc. Ce n'est pas ce que dit l’Égypte, qui n'a pas modifié une virgule de sa proposition initiale.

Troisième point : le Hamas voulait que ses deux "sponsors", le Qatar et la Turquie, soient ses intermédiaires pour la table des négociations, il était même arrivé à entraîner les USA dans son jeu aussi trouble que transparent. Israël a tenu bon, et envoyé paître à la fois l'Emirat nai, grande force de déstabilisation dans tout le Moyen-Orient, et la Turquie dont le Premier Ministre actuel est un antisémite pathologique. Qui a cédé là-dessus ? C'est le Hamas, point barre.

Quatrième point : le Hamas exigeait un retrait des forces terrestres de Tsahal avant toute discussion, et considérait la destruction des tunnels comme un acte hostile qui devait cesser ; or ce sont les tunnels offensifs - et non le renversement de son pouvoir - qui étaient l'objectif de cette offensive à l'intérieur de la bande de Gaza. Israël a été jusqu'au bout, en a totalement détruit 32 d'après ce que l'on sait, et il faudra des années pour les reconstruire, si et seulement si il n'y pas de contrôle, cette fois, sur l'utilisation des matériaux de construction !

Cinquième et dernier point : le Hamas voulait apparaitre comme un acteur incontournable, sur un pied d'égalité avec Israël et avec des grandes puissances comme médiateurs ... or cette guerre voit le grand retour de l'Autorité Palestinienne, qui a négocié en fait le cessez-le-feu. Tout le monde, Egypte, monde arabe, même Israël - et même si une partie du gouvernement s'y oppose - s'accorde à lui faire jouer maintenant un grand rôle dans la reconstruction et la sécurisation de la bande de Gaza.

Voilà donc mes réflexions à ce stade. Maintenant, tout est possible, rupture de la trêve, blocage immédiat des négociations, reprise des hostilités après un méga attentat du Hamas - et hélas, le terrorisme est revenu lundi à Jérusalem. Mais je pense avoir développé ici quelques vérités, car je n'aime pas être pris pour un bourricot et avaler ce que les copains du Hamas nous vendent, ici ou ailleurs ...

Jean Corcos