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15 janvier 2010

Vues iconoclastes sur le conflit palestinien, 3/3 : « Famine à Gaza » par Pierre Lefebvre


Photos tirées du site "Palestine today"

Un excellent article publié sur le site de nos amis de « Primo-info » (en lien permanent) il y a environ un mois et demi ... Le site palestinien en lien - sous étroit contrôle du Hamas - évoquait la fête de l’Aïd el Kebir à Gaza, fin novembre 2009 : j’en ai tiré les deux illustrations ci-dessus.

Il ne se passe pas de jour sans que les mouvements pro-palestiniens en France ne parle de la pénurie, de la souffrance du peuple de Gaza.
Selon les envoyés très spéciaux de nos grands médias, le peuple gazaouite meurt dans l’indifférence la plus totale.
Les politiques palestiniens parlent eux-mêmes de « génocide », dénoncent l’indifférence des pays occidentaux, des pays arabes, et, bien entendu, l’attaque cruelle de l’armée israélienne d’occupation (bien qu’Israël ait évacué depuis des années ce territoire).
Ces discours engendrent une sympathie bien compréhensible de la part des syndicats européens, des universités européennes, des politiques, des militants associatifs.
Peu d’entre ceux qui protestent contre Israël, contre la colonisation, lisent les journaux palestiniens et comprennent l’arabe.
L’on se trouve alors devant un dilemme cruel. Accepter que depuis des années, les pays occidentaux ont été imprégnés, sous diverses formes, d’une propagande éhontée, complaisamment relayée par les médias afin de « victimiser » les Palestiniens. Ou bien accepter l’idée que le peuple arabe vivant en Palestine n’a cessé de se trouver sous la férule de dictateurs cyniques qui l’ont instrumentalisé afin de faire ressurgir l’antisémitisme sous sa forme la plus sournoise et la plus achevée, à savoir l’antisionisme.
Jacques Ellul observait : ce sont les Etats totalitaires qui ont utilisé à fond la propagande sur le plan intérieur pour former l’unanimité, manier l’opinion publique et la rendre conforme aux décisions du gouvernement aussi bien sur le plan extérieur qu’intérieur, dissoudre l’opinion publique des nations considérées comme ennemies, miner psychologiquement celles-ci, en faire une proie consentante*.
Voilà la stratégie exprimée par les différentes vagues des dirigeants du peuple arabe de Palestine, du Mufti Al Husseini (grand ami d’Hitler), du Hamas à Yasser Arafat et son clone « modéré », Mahmoud Abbas.
Et, puisqu’il parait qu’une image vaut mieux que cent discours, voici ci-dessous un extrait d’un journal en ligne palestinien. Ces images ne peuvent cacher, bien entendu, la souffrance du petit peuple de Gaza, celui qui n'a pas le pouvoir d'achat de la clique au pouvoir dans cette enclave et qui végètent à l'écart des circuits touristiques.
C'est pourtant ce petit peuple que l'on exhibe aux larmoyants journalistes occidentaux et que l'on cache à Al Jazeera dès qu'il est question de glorifier le Hamas et sa Charia gouvernementale.
Les articles de ce journal en ligne sont fréquemment repris par le site ISM (International Solidarity Movement)ISM se décrit elle-même comme une ONG préférant la lutte non violente mais à géométrie variable, comme on peut le lire dans sa page de présentation : "L’ International Solidarity Movement est une organisation non-gouvernementale palestinienne regroupant des pacifistes palestiniens et internationaux travaillant à promouvoir la lutte pour la liberté en Palestine et pour la fin de l’occupation israélienne. Nous utilisons des méthodes de résistance non-violentes et des actions directes pour affronter et défier les Forces illégales d’occupation israélienne et leur politique. Comme il est stipulé dans le droit international et dans les résolutions de l’ONU, nous reconnaissons aux Palestiniens le droit de résister à la violence israélienne et à l’occupation par tout moyen armé légitime. (sic)"

ISM (en fait une des vitrines légales du Hamas) reprend régulièrement les articles du journal palestinien PALTODAY dès que ce média critique Israël, décrit la crise alimentaire et dénonce le blocus.
Mais cette ONG n’a jamais repris l’article qui suit. Une inattention, certainement, que Primo répare immédiatement. Voici donc cet article en ligne du journal palestinien.
Il est possible que nos lecteurs prennent ombrage de ce que nous affirmons. Nous répondrons alors qu’il n’est pas fatalement indispensable d’affirmer nous-mêmes des choses que les médias palestiniens disent si tranquillement, si benoîtement. Alors, un minimum d’honnêteté deviendra nécessaire à ceux qui prétendent ne pas avoir de positions idéologiquement dévoyées.

La question est aujourd'hui posée aux médias et faiseurs d'opinion en France et en Europe. Si ce journal palestinien est librement accessible sur le Net, pourquoi un journal papier ou TV n'en fait-il jamais mention ? Poser la question, c'est y répondre.

Pierre Lefebvre
© Primo, 4 décembre 2009


* Jacques Ellul, Revue Française de science politique, volume II, N°3, juillet septembre 1952