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04 septembre 2008

L'Union pour la Méditerranée et l'enjeu de la sécurité régionale

Le sommet du 13 juillet 2008 à Paris a basé les fondements d'un partenariat euro-méditerranéen multidimensionnel visant à consacrer les valeurs de sécurité, de paix, de stabilité. Il a permis d'aborder avec l'ensemble des invités la coopération en matière de sécurité, qui transcende et dépasse les clivages géographiques, culturels ou religieux.Déjà trois mois avant ce sommet, le président français, Nicolas Sarkozy, a affirmé devant des étudiants tunisiens le 30 avril 2008 : "Je sais que dans le projet de l'Union Pour la Méditerranée, il y a la question d'Israël et la question de la Palestine. Je sais parfaitement que tout ceci est en arrière-plan (...) mais ça ne doit pas nous empêcher d'agir, cela doit nous encourager à agir." Le Président a ajouté ce jour là clairement que « La France ne transigera pas avec la sécurité d'Israël » (1).
Selon le Président, (qui a souligné qu'il déclarait cela dans un pays arabe), la France ne transigera pas avec la sécurité d'Israël « parce qu'il y a la Shoah, parce qu'il y a l'histoire du XXème siècle et parce que c'est un fait politique majeur ». Ce fut un discours historique que celui de Nicolas Sarkozy à l'Institut national des sciences appliquées et de la technologie (INSAT), en Tunisie, et cela avant le lancement du projet d'Union Pour la méditerranée. Je fus très attentif lorsqu'il aborda la place que devra tenir Israël au sein de cette nouvelle institution. Je ne fus pas surpris d'apprendre que ce pays y aura toute sa place.
Sans nul doute, l'apport d'Israël en matière de sécurité sera essentiel pour l'Union Pour la Méditerranée. D'autant plus qu'Israël contribue déjà activement au maintien de la stabilité en Méditerranée dans le cadre de ses bonnes relations avec l'OTAN (2).
Six navires de l'OTAN, sous le commandement de l'amiral Artugrol, de la marine militaire turque, sont arrivés, le 31 mars dernier, dans le port israélien de Haïfa. Un premier exercice conjoint avec des navires de combat israéliens s'est déroulé dès ce 31 mars afin de renforcer la coopération avec la marine israélienne dans le bassin méditerranéen.
Autre première - un officier de la marine israélien est en poste au siège de l'OTAN, à Naples, pour assurer la liaison entre l'armée israélienne et le Commandement Sud de l'OTAN. Des officiers de l'armée de l'air israélienne se trouveraient actuellement à Naples, dans le cadre d'une coopération avec l'OTAN au niveau de la lutte anti-terroriste dans la Méditerranée. Cette accréditation israélienne constitue une étape importante dans le renforcement de la sécurité régionale. Il est vrai que l'état juif et les pays du coté nord de la méditerranée partagent des valeurs communes, la démocratie, les droits de l'homme, la liberté individuelle constituant les piliers qui cimentent cette relation désormais nécessaire dans le contexte actuel.
L'Union pour la Méditerranée augure une nouvelle dynamique effective au niveau de la coopération sécuritaire au niveau régional propre à assurer aux pays du Sud de la Méditerranée les moyens de se protéger, et de réaliser leurs ambitions en complémentarité avec l'Union Européenne.

Ftouh Souhail, 
Tunis

(1) C'est ce qu'a affirmé à Tunis, le président Nicolas Sarkozy dans un discours à l'Institut national des sciences appliquées et de la technologie (INSAT) sur le projet d'Union pour la Méditerranée, cf la newsletter d'Israël Magazine du 1er mai 2008.
(2) En novembre 2007, la ministre des Affaires Étrangères Tzipi Livni s'était rendue au siège de l'OTAN dans le cadre d'entretiens avec les représentants des 26 pays constituants l'Alliance. En octobre 2007, le secrétaire général délégué de l'OTAN l'ambassadeur Claudio Bisogniero et Tzipi Livni avaient alors ouvert un symposium de deux jours organisé à Herzliya sur le thème « les relations OTAN - Israël et le dialogue méditerranéen ».