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16 octobre 2008

Malédiction de Babel ?

La tour du "Burj Dubaï", photo prise en septembre 2008

Quelques explications pour ce titre surprenant, et à propos d’un article qui détonne un peu par rapport aux autres publications du blog ... Rassurez-vous, je ne vais pas m’aventurer trop souvent dans des réflexions mystico-politiques, ni me livrer à mon tour à de savantes interprétations de textes sacrés - un exercice bien dans la tradition juive, et qui inspire par exemple régulièrement le blog « géopolitique biblique » en lien permanent ! Mais ce que je vais écrire ici m’a été inspiré par un débat bien concret, entre des commentateurs qui n’ont rien de gourous religieux et qui évoquaient notre période troublée au micro de la Radio BFM - une excellente référence, en ces temps de tourbillons financiers.

Un des invités remarquait donc que, curieusement, c’est toujours au moment où les sociétés humaines symbolisent matériellement l’orgueil de leur réussite en édifiant des tours toujours plus hautes, qu’éclate ce genre de crise économique, démontrant ainsi qu’elles sont des « colosses aux pieds d’argile », et reproduisant régulièrement la malédiction de la « Tour de Babel » qui devait toucher le ciel ! Ainsi, « l’Empire State Building » (qui est redevenu le plus haut building de Manhattan depuis la destruction des « Twins » le 11 septembre), fut inauguré le 1er mai 1931, deux ans après le krach de 1929, et alors que les États-Unis allaient rentrer au plus profond de la dépression deux ans après. Les tours jumelles « Petronas », longtemps les plus élevées du monde, furent édifiées en 1998 à Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie pétrolière : l’Asie allait alors sombrer dans une grave crise financière. Aujourd’hui, c’est à Dubaï que se construit la tour la plus haute du monde, le « Burj Dubaï » (lien sur le site du building : ici), sa hauteur finale (entre 800 et 950 mètres ?) restant un mystère, à moins d’un an de son inauguration - et l’ensemble du monde risque de souffrir à cause de la crise financière. Profiteurs hors catégorie de la hausse vertigineuse du cours du pétrole, les Émirats du Golfe ont vu l’or noir perdre presque la moitié de sa valeur la semaine dernière, et leurs bourses ont aussi plongé ... au diapason de celles d'Europe et d'Amérique.

Petit rappel, donc, à propos de la Tour de Babel, dont le récit est donné dans la Torah (Genèse, chapitre 11), et dont on pourra lire différentes interprétations sur Wikipedia.
Ci-dessous la traduction courante de ce passage :
« Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Chmunter, et ils y habitèrent. Ils se dirent l'un à l'autre : Allons ! Faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. Ils dirent encore : Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.
L'Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l'Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu'ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu'ils auraient projeté. Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la Ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Éternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre. ».


J.C