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27 juin 2008

Après le discours de Nicolas Sarkozy à la Knesset : "Merci, Monsieur le Président" par André Nahum

Nicolas Sarkozy et la Présidente de la Knesset,
Jérusalem le 23 juin 2008
(photo AFP)

Introduction :
Mon ami André Nahum a lu sur notre radio un hommage appuyé à Nicolas Sarkozy, après avoir entendu son discours devant la Knesset. Un hommage qui contraste, fortement, avec les critiques lues sur les sites communautaires les plus marqués à droite. Mais c'est mal connaître ce vieux billettiste de Judaïques FM que de penser qu'il n'a pas entendu, aussi, les passages les plus favorables aux Palestiniens, ou de le prendre pour un pacifiste naïf s'illusionnant sur le pouvoir des mots ...
Je vous invite donc à lire ce billet d'André Nahum, et à vous rapporter au texte complet du discours de Nicolas Sarkozy sur le lien en fin d'article pour vous faire une idée. A noter, pour finir, que - de façon discrète et allusive - la France a aussi pris position sur deux questions absolument fondamentales, et qui bloquent toute avancée vers un hypothétique accord de Paix israélo-palestinien : des éléments totalement ignorés par la plupart de commentaires, et sur lesquels je reviendrai très prochainement.
J.C

Bonjour,
Avez vous écouté ou lu dans son intégralité le discours de Nicolas Sarkozy à la Knesset ?
Non ?
Empressez vous alors de vous le procurer car on en parlera longtemps dans les chaumières... juives.
A ma connaissance, jamais un homme d’Etat français n’a rendu justice avec autant d’émotion, autant de foi et autant d’affection à l’état d’Israël et à un peuple juif que "ni la violence ni la haine n’ont pu faire renoncer aux valeurs universelles que les prophètes d’Israël ont enseigné à tous les hommes"...
..."Un peuple qui a donné au monde un trésor, un trésor de savoir et un trésor d’humanité ..."Que serait le monde sans Spinoza, sans Freud, sans Einstein "? Le Judaïsme pour Nicolas Sarkozy c’est l’esprit prophétique qui ouvre l’avenir, qui appelle le progrès, qui réclame la justice."Reconnaissant son influence sur la société française dont il a nourri et a enrichi la culture, il comprend que "le cœur des Juifs ne peut rester insensible au destin d’Israël", "le destin de chaque juif étant lié au destin de tous les Juifs". Le président évoque le souvenir du grand-père juif qui l’a élevé et rend un hommage appuyé à ces femmes et à ces hommes qui ont fondé l’État d’Israël, un État qui dit-il appartient à tous les hommes parce que "les valeurs de justice et de droit qui le fondent sont des valeurs universelles" et dont il partage les inquiétudes concernant un Iran doté de l’arme atomique.
Quel juif, quelque soit sa sensibilité politique peut rester insensible à de tels propos ?
Le chef de l’État, à la veille de présider l’Union Européenne, souhaite vivement s’impliquer dans le processus de paix. Il partage avec Shimon Peres la vision idyllique d’un Moyen-Orient pacifié, guéri de ses passions mortifères, transformant définitivement l’acier de l’épée en soc de charrue selon la parole prophétique, pour le plus grand bonheur de ses habitants. Il est séduit par le projet grandiose de canal entre la mer rouge et la mer morte qui réunirait dans une même vallée de la paix, Israéliens, Palestiniens et Jordaniens.
Pour cela, il souhaite la réalisation rapide d’un État Palestinien démocratique, dont l’existence serait pour Israël un gage de paix. Un État qui s’étendrait sur l’ensemble de la Cisjordanie et de la bande de Gaza avec Jérusalem Est comme capitale avec un règlement du problème des réfugiés qui ne porterait pas atteinte à la spécificité d’Israël.
Il ne fait en somme que reprendre le plan de l‘Arabie Saoudite qui ne diffère pas des accords élaborés naguère à Genève par un groupe de Palestiniens et d’Israéliens.
Mais, il faut d’abord un arrêt total de la violence et du terrorisme, un rétablissement de la confiance, une transformation drastique des mentalités et bien que les pourparlers Olmert Abbas évoluent favorablement, nous n’y sommes pas encore. D’autant que les positions des deux protagonistes sont trop éloignées notamment sur Jérusalem et les implantations.
Mais la participation active d’une diplomatie française désormais plus équilibrée parce que moins partisane est certainement un atout non négligeable sur le chemin de la paix.
Merci, Monsieur le Président.

André Nahum
Judaïques FM, 25 juin 2008

Sur ce lien, lire le discours intégral de Nicolas Sarkozy à la Knesset, ou voir la vidéo.