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18 décembre 2005

"Quarantaine" : un éditorial impeccable de Patrick Sabatier dans le journal "Libération"

Petite mise à jour postée le 24 juin 2009

Les visiteurs arrivant sur cet article étant - très probablement - des antisémites ayant fait une recherche du type « Patrick Sabatier juif », et en pensant à l'animateur de la télé et non au journaliste signataire de cet édito, je leur conseille d’aller directement sur un « post » récent où j’analyse ce qui a pu les conduire à se poser anxieusement une telle question ... peut-être seront-ils curieux de lire comment j’analyse la sauce blanche qui leur sert de cervelle ?
Aller sur ce lien
Mais bien sûr, il n’est pas inutile de lire l’article ci-dessous, pour ceux qui ont un peu de curiosité ; ou qui ne sont pas vraiment des minus haineux ! 

J.C



Le dégoût, la colère, la peur ... difficile d’exprimer ses sentiments quand on est juif et toujours hanté par le spectre de la Shoah, ce cadavre qui ne se décomposera jamais dans le placard de notre mémoire. Peut-être faut-il ne pas l’être pour dire froidement les premières actions à mener, en réponse aux provocations du salaud qui préside aux destinées de l’Iran. Malheureusement, il faut probablement aussi ne pas l’être pour être entendu en disant haut et fort une vérité niée trop longtemps en France : les élucubrations négationnistes d’Ahmadinejad sont « la version publique et (à peine) virulente d'un virus qui court dans la quasi-totalité des nations musulmanes. »
Voici le texte complet de l’éditorial publié ce jeudi 15 décembre.

« Quand le chef d'un Etat de 66 millions d'habitants, puissance régionale, qui rêve de nucléaire de surcroît, se met hors la loi internationale, nie l'Histoire et appelle à détruire un pays et à déporter son peuple, il n'est plus possible de dialoguer et coopérer avec cet Etat. Ni de lui reconnaître une voix dans le concert des nations, tant que cette voix n'aura pas changé. Qu'attendent les Européens, et la France la première, pour, au moins, geler leurs relations diplomatiques avec Téhéran ?
Les éructations négationnistes du président iranien, pour qui l'Holocauste est un «mythe», Israël une «tumeur» et l'Occident un objet de «haine», ne relèvent pas de l'asile. Elles sont la version publique et (à peine) virulente d'un virus qui court dans la quasi-totalité des nations musulmanes. Il est propagé par des pouvoirs, des médias, des religieux et des intellectuels qui y trouvent une manière commode d'aveugler leurs peuples et d'esquiver leurs responsabilités dans l'arriération, la misère et la tyrannie qu'ils leur infligent.
Ce virus antisémite (y compris sous sa mutation «antisioniste») a été inoculé aux peuples du Moyen-Orient par les Européens eux-mêmes. Ce n'est pas une raison pour ne pas mettre en quarantaine les foyers d'infection. Même si l'Iran et son peuple ne peuvent être réduits à la caricature grimaçante d'un illuminé. Et même s'il faut éviter de tomber dans son piège, qui est d'asseoir son pouvoir fragile sur une escalade de la confrontation avec l'Occident en rendant impossible le dialogue sur le nucléaire que d'autres au sein du régime de Téhéran cherchent à préserver. Mais apaiser un ennemi pour avoir la paix mène, comme le remarquait Churchill, souvent au déshonneur, sans éviter la guerre. »


Patrick Sabatier