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14 octobre 2018

Islam et Judaïsme, retour aux origines : Tania Heidsieck sera mon invitée le 21 octobre


Dimanche prochain nous allons aborder un sujet difficile, puisqu’il sera question de l’Islam et des Juifs. Un sujet difficile parce que complexe, mais surtout parce que polémique : on s’en souvient, au début de l’année une pétition signée par 250 personnalités dénonçait un antisémitisme nouveau, développé parmi les musulmans ; il identifiait une cause religieuse, et il réclamait, j’en cite un extrait, que « les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques ». Alors nous allons essayer de prendre du recul à partir d’un livre imposant dont je recevrai l’auteure, Madame Tania Heidsieck. Tania Heidsieck est chrétienne, croyante et engagée depuis plusieurs décennies dans le dialogue interculturel et interreligieux. Elle a travaillé pendant plus de vingt ans à Jérusalem avec André Chouraqui, autour de l’exégèse des textes fondateurs des trois monothéismes. Et de cette expérience, unique, elle a tiré un livre imposant de plus de 550 pages, dont on parlera essentiellement de deux chapitres, le II intitulé « Les fils de Babel », et le VI consacré aux Juifs dans le Coran.

Parmi les questions que je poserai à Tania Heidsieck :

-          Pouvez-vous rappeler qui était André Chouraqui et quelle fut son œuvre ? Il fut un des pères fondateurs de l’Association « La Fraternité d’Abraham » où nous nous sommes connus : quelle était sa vision de la filiation du Christianisme et de l’Islam par rapport au Judaïsme ?
-          A propos de votre chapitre intitulé « Les fils de Babel ». Tout le monde connait, ou croit connaitre l’épisode biblique de la Tour de Babel, et j’avais avant de vous lire l’idée simpliste d’une malédiction divine, contre les Humains orgueilleux qui avaient tenté de bâtir une tour montant jusqu’au ciel ; Dieu détruisit la tour, et la malédiction fut de leur faire parler des dizaines de langues alors qu’ils en parlaient une seule en la construisant. Vous donnez une interprétation totalement différente, pourriez la résumer mais surtout expliquer le rapport avec la suite du livre ?
-          Que sait-on de la situation des Juifs d’Arabie avant la naissance de l’Islam ? Est-ce que c’était des exilés ou en partie des Arabes convertis ? Qu’en était-il des Chrétiens ? Quels étaient les textes de leurs traditions ou apocryphes, connus des Arabes avant Mahomet ?
-          Votre texte raconte de façon précise comment, en l’espace de moins de dix huit mois, le même Prophète de l’Islam - venu construire sa première Mosquée dans un lieu rituel juif à Meddine, va totalement modifier les rites de la nouvelle religion, à commencer par l’orientation vers La Mecque. Cela finira mal pour les trois tribus juives de Meddine, les Banu Qurayza, les Banu al Nadir et les Banu Qaynuka, puis pour tous les Juifs d’Arabie qui furent expulsés par le premier Calife, Omar. Que s’est-il passé ?
-          En dehors des Sourates du Coran, vous vous référez aussi à deux historiens musulmans des débuts de l’Islam, Ibn Ishak et Al Tabari ; en fait ce sont eux qui mentionnent le plus souvent les Juifs de l’époque du Prophète ; alors que le Coran parle surtout, et de façon élogieuse, des « Banu Israël » les fils d’Israël, et de leur histoire sainte. En même temps, les fameux versets antijuifs ne sont pas du tout mentionnés dans votre chapitre, de même que les versets anti chrétiens : était-ce volontaire ?

Un sujet complexe et difficile, donc, mais en même temps un sujet fondamental qu’on ne peut pas éluder si on veut un dialogue inter religieux sans tabous : soyez nombreux à l’écoute !

J.C